Comment le confinement a modifié nos habitudes alimentaires ?


Publié le 26/10/2021 par Amanda Ouédraogo


Comment le confinement a modifié nos habitudes alimentaires ?

Au lendemain d’une longue série de confinements dans plusieurs pays pour endiguer l’épidémie de Covid-19, nous nous rappelons tous de la vive inquiétude qu’avaient suscitées les premières annonces. Photos et vidéos de magasins dévalisés par des personnes en proie à la peur, la situation s’apparentait à un film apocalyptique. Rayons alimentaires majoritairement vidés, ce comportement témoignait d’une perte de confiance en l’État et d’une inquiétude quant à une potentielle rupture de stock. On achète alors en masse, l’esprit rempli d’incertitudes quant au futur…

Si le besoin d’une sécurité alimentaire est clairement établi, ce n’est pas le seul changement que le confinement a provoqué dans nos habitudes alimentaires.



La redécouverte de la cuisine

Les études ont démontré que le confinement a favorisé la découverte de la cuisine pour les uns et sa redécouverte pour d’autres.

Ainsi, selon Too Good To Go, 43% des personnes ont déclaré cuisiner des plats faits maison plus que d’habitude durant cette période. Avec le confinement, toutes les activités étaient mises en suspens ; pour la majorité d’entre vous, plus de déplacement entre le domicile et le lieu de travail, plus d’activités extérieures, plus de restaurants… Vous aviez donc plus de temps à la maison et les membres de la famille étaient en général tous réunis. Ce fut l’occasion de tester de nouvelles recettes comme en témoigne la multiplication fois 3 des consultations des fiches recettes sur internet.

En outre, les réseaux sociaux ont, eux aussi, participé à cette mode de la cuisine faite maison. De nombreux lives Instagram étaient diffusés un peu partout dans le monde que ce soit par des chefs certifiés tels que Cyril Lignac, de simples passionnés de cuisine ou même par vous.



Une consommation consciente

Pour cuisiner, il faut d’abord commencer par faire ses courses. Si le début du confinement a été marqué par une grande phase de stockage des denrées alimentaires, on poursuit avec un mode de consommation plus conscient.

En période de confinement, vous cuisinez plus et accordez donc plus d’intérêt à la provenance de vos aliments. L’accent est alors mis sur la consommation de produits frais locaux. Afin de satisfaire cet élan de consommation réfléchie, des drives fermiers sont mis en place.

Le concept de ces drives est simple. Ce sont des systèmes proposant la vente sur internet de produits frais, de saisons, de « la fourchette (du producteur) à la fourchette (du consommateur) ». En somme, on s’approvisionne sans passer par des intermédiaires.

Quand on ne peut pas se déplacer pour aller faire ses courses, on commande en ligne sans pour autant se départir de cette envie de consommer de bons produits. C’est dans ce sens que les grandes distributions telles que Carrefour ont renforcé leur engagement à la production locale pour correspondre au mieux aux exigences des consommateurs.



Un budget alimentaire recadré après une surtension

Vous souhaitez avoir de meilleurs produits dans vos assiettes et le budget alloué à l’alimentaire reste une réalité à laquelle vous devez faire face.

En début de confinement, il s’est avéré que la situation pesait lourdement sur le budget alimentaire des familles. On surconsomme certes pour se sentir en sécurité, mais aussi parce qu’on est plus nombreux à la maison. Dans le cas des familles par exemple, les enfants qui mangeaient à la cantine à midi se retrouvent désormais à prendre tous les repas de la journée à la maison.

Mais ça, c’était au début.

Toujours selon Too Good To Go, 35% des personnes interrogées durant la période de confinement portent plus d’attention que d’habitude à leur budget alimentaire. Quand nous savons que 255 millions d’emplois à temps plein ont été supprimés en 2020, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on fasse plus attention à nos dépenses. Ainsi, on évite au maximum le gaspillage, les aliments essentiels tels que les fruits et légumes, la viande, le poisson et bien sûr le pain (que l’on cuisinait à la maison lorsque les boulangeries étaient à sec) sont mis à l’honneur.



Une augmentation du grignotage

Concernant les écarts entre les repas, on note également une augmentation de la tendance à grignoter.

Dans le cadre de l’enquête Coviprev de santé publique France, 22% des personnes interrogées durant le début des restrictions sanitaires disaient grignoter plus que d’habitude entre les repas. Si plus de temps disponible dit plus de temps consacré aux loisirs, cela est difficile lorsque vos occupations potentielles sont considérablement réduites. Par conséquent, l’ennui devient vite pesant et pour y faire face, que faisons-nous dans la plupart des cas ? Nous grignotons !

Au fil du confinement, cela ne s’améliore pas bien au contraire. En effet, la tendance à grignoter passe à 27% soit une augmentation de tout de même 5%.

Cette augmentation du grignotage s’accompagne d’une prise de poids de 27% des personnes interrogées en mi-mai.



Que reste-t-il de tout cela en post-confinement ?

Plus d’un an après le premier confinement, il est pertinent de se demander si nos habitudes alimentaires ont continué sur la même lancée qu’en plein confinement.

Selon l’étude de Too Good To Go, les bonnes habitudes alimentaires souhaitent être conservées même après le confinement. En outre, 31% des personnes interrogées souhaitent continuer à passer plus de temps à cuisiner, 29% déclarent vouloir toujours faire attention à leurs dépenses alimentaires et 29% moins gaspiller. Ces personnes voulant maintenir leurs nouvelles habitudes, souhaiteraient une plus grande offre de produits locaux ou en circuits-courts, de produits bio et plus d’initiative anti-gaspillages.

Sans nul doute, le temps disponible durant le confinement a contribué à de nombreuses réflexions d’où la remise en question de nos habitudes alimentaires qui ont connu quelques améliorations. Si pour le moment aucune étude ne confirme l’ancrage durable de ce mode de consommation plus réfléchie, nous ne pouvons que l’espérer.